Le royaume du Kanem fut fondé vers le VIII è siècle dans des régions qui font maintenant partie du Tchad et du Nigéria. Il était connu des géographes arabes sous le nom d’Empire Kanem puis a perduré comme royaume indépendant de Bornou (l’Empire de Bornou) jusqu’en 1900. Sa capitale était la ville de Njimi.
Royaume de Kanem
Le royaume du Kanem, qui deviendra le royaume du Kanem-Bornou au XIIe siècle, établi depuis le VIII e siècle au nord de l’actuel Tchad, est islamisé dès le IX e siècle. Ses dirigeants ont été parmi les premiers en Afrique sub-saharienne à embrasser l’Islam.
Majoritairement musulman à partir du règne du maï (« roi ») Oumé (vers 1085), il atteignit son apogée avec Dounama Dibalami (1220-1259), qui l’étendit vers le Fezzan et le Nil et noua des relations avec les royaumes berbères, en particulier avec les Almohades.
Après la mort de Dounama, le royaume se morcela rapidement. Au xive siècle, il fut menacé les Saos et les Boulala venus de l’est. Pour échapper à ces attaques extérieures, les souverains du Kanem durent se réfugier sur la rive ouest du lac Tchad où ils fondèrent le royaume de Bornou en 1395.
Royaume de Bornou
Le Bornou reconquit le Kanem et devint le Kanem-Bornou au XVIe siècle. L’empire atteint son apogée sous le règne d’Idriss III Alaoma (1571-1603)5 avec un territoire englobant des zones de l’actuel Tchad, Niger, Cameroun et Nigeria, y compris le royaume de Kwararafa dans la région du Middle Belt au Nigéria. Un imam de la cour de ce sultan, Aḥmad ibn Furṭū, a raconté le début de son règne. Son récit constitue une source de première main sur ce royaume à son apogée.
Du temps de Ahmed al-Mansour Ad-Dhahbî (1578 -1603), le royaume de Bornou devient vassal des Saadiens du Maroc.
Au XVII e siècle, l’empire contrôlait les routes commerciales transsahariennes, construisait des garnisons pour les protéger et signait des traités avec les dirigeants d’Afrique du Nord.
À la fin du XVIII e siècle, le Bornou a retrouvé une puissance certaine et étend son influence jusque sur les peuplades de la Bénoué moyenne. Sa prospérité est essentiellement basée sur le trafic des esclaves.
Chute du Kanem-Bornou
À la fin du XIX e siècle, la région est ravagée le négrier soudanais Rabah du vieux sultanat de Sennar qui s’impose en 1893 à Hachim ibn Omar (1885-1893) comme sultan du royaume. La capitale, Kukawa, est détruite.
Rabah est tué les armées françaises à Gubja en 1901. Son territoire est divisé entre la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Les descendants de la lignée des El-Kaméni sont rétablis avec Omar ibn Hachim (1901 et 1922-1937) mais il s’agit désormais de souverains sans pouvoir, contrôlés l’administration coloniale française.