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Le Royaume du Kongo

1. Etendue du royaume :

A son apogée, le royaume s’étendait sur la région comprise entre le fleuve Congo au Nord, la rivière Kwanza au Sud, l’océan Atlantique à l’Ouest, la rivière Kwango à l’Est. Il occupait donc la partie maritime de la République du Congo, le Bas-Congo, le Nord de l’Angola.

2. Sources:

Le royaume du Kongo est le seul en Afrique Centrale à posséder une documentation riche et ancienne, importante, partant le mieux connu. Ses principales sources sont notamment :

  • La tradition orale locale, bien étudiée Vansina;
  • Les relations ou écrits de voyageurs ou missionnaires européens : Cavassi, Francisco, Romano, Duarto Lopes, …
  • Les chroniques rédigées des historiographes attitrés des rois du Portugal, des pièces d’archives (correspondances officielles ou administratives échangées entre les cours portugaise et kongolaise, rapports de commerçants);
  • Les données de l’archéologie et les recherches linguistiques.

3. Origines du royaume :

Entre le XIVe et le XVe siècles, le fils d’un chef du petit royaume de Bungu, près de l’actuelle ville de Boma, Ntinu Wene (ou Nimi a Lukenie), émigra avec quelques de ses hommes vers le Sud du fleuve Congo. Il y trouva là deux peuples: les Ambundu et les Ambwele.

Il s’établit sur le plateau «Kongo». Progressivement, les envahisseurs fusionnèrent avec les  autochtones en s’alliant mariage aux principaux lignages de la région.

Ntinu Wene lui-même donna l’exemple en épousant la fille du clan Nsaku Vunda qui détenait le pouvoir spirituel de la région.

Le chef de ce clan, le Mani Kabunga reconnut Wene comme son supérieur politique. Ntinu Wene prit alors le nom de Mani Kongo (Seigneur du Kongo).

C’est sous le règne de Nzinga a Nkuvu, au XVe siècle, que nous avons des connaissances précises sur l’évolution historique et l’organisation du royaume. Celui-ci rencontra, en 1487, le navigateur portugais Diego Cao, lors de son troisième voyage et signa avec lui un pacte d’amitié.

L’excellence des relations entre les deux pays encouragea l’installation des prêtres catholiques au Kongo et détermina la conversion du souverain au christianisme en 1491 sous le nom de Joao ler (Nzinga a Nkuvu) se fit chrétien pour s’assurer la collaboration du Portugal dans la répression de la révolte des Bateke et les dégâts qu’ils faisaient dans les régions limitrophes. Il croyait aussi, comme beaucoup de Kongolais, que le baptême provoquerait un surcroit de force qui l’aiderait à vaincre ses voisins et lui garantirait une longévité exceptionnelle. C’est pourquoi Alphonso empêchera que le roi de Ndongo devienne chrétien).

A la mort de Nzinga a Nkuvu, en 1506, le royaume du Kongo connut des problèmes de succession. Une lutte acharnée opposa Nzinga Mbemba (Alphonso) à son frère Mpanzu a Kitima pour la succession au pouvoir. Alphonso l’emporta.

4. Age d’or (XVle siècle)

Le royaume atteignit son apogée sous le règne d’Alphonso Ier (1506-1543), son plus grand souverain. Ce règne est marqué par :

  1. a) La réorganisation de la cour kongolaise sur le modèle portugais. Les chefs reçurent les titres de marquis, de ducs… et s’habillèrent à la portugaise,
  2. b) Le renforcement des relations entre le royaume du Kongo et celui du Portugal. Ces relations portaient sur :

– La religion: Le christianisme prit un grand essor. Cet essor rapide se traduisit la construction des églises, l’envoi des jeunes au Portugal pour s’y instruire et le sacre du fils d’Alphonso ler, Don Henrique, en 1518.

Bien que rapide, l’essor du christianisme eu Kongo reste, somme toute, superficiel dans ce sens que la nouvelle foi n’y pénètre pas tellement. Las autochtones, en effet, étaient séduits le rituel au culte et non le dogme. La première évangélisation du Kongo si prometteuse dès ses débuts, et si riche en développements ultérieurs, se termina ainsi tristement sur un échec.

– L’enseignement : Une école fut construite dans la capitale pour la formation des fils de notables.

– Le commerce : il s’agit pour les Portugais surtout du commerce des esclaves vers Sao Thomė et le Brésil. Ce commerce fut organisé sur base de monopole’ de manière à éviter les intermédiaires. Le commerce des esclaves était imposé malgré les protestations du roi.

5. Déclin du royaume du Kongo :

Il est dû à plusieurs causes

– Les luttes de succession entre les fils des rois.

– Les invasions des Yaga qui détruisirent la capitale en 1569. Le roi Alvaro ler, réfugié sur une île du fleuve, appela les Portugais au secours. Ceux-ci (six cents hommes) ne parvinrent à chasser les Yaga qu’au bout de deux ans de luttes.

– Le développement de la traite négrière qui, attisant les convoitises des chefs, les poussait à vendre les sujets de leurs voisins, puis, à défaut, leurs propres sujets.

– Le refus du roi Antonio ler d’accorder aux Portugais le droit de prospection des mines d’or du Kongo et l’expulsion de ces derniers du pays. Ceux-ci abandonnèrent le Kongo pour s’occuper de Ndongo qu’ils croyaient riche en mines d’argent et, sous leur instigation, ce royaume vassal se sépara du Kongo. La guerre qui s’ensuivit tourna à la catastrophe. Le Mani-Kongo Antonio fut vaincu et tué (les Portugais disposant de forts contingents de troupes noires et de l’artillerie) à la bataille d’Ambuila le 25 Octobre 1665. Cette défaite fut le point de départ de la décadence du royaume du Kongo. Celle-ci fut consommée lorsque les cinq provinces rejetèrent l’autorité royale au XVIIe siècle. Le roi ne garda que Mpemba avec la capitale réduite au rang d’une modeste chefferie locale.

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