MatX, une jeune entreprise qui conçoit des puces pour soutenir les modèles de langage de grande taille (LLM), a bouclé une levée de fonds de série A d’environ 80 millions de dollars, selon trois sources. Cette levée intervient moins d’un an après un tour d’amorçage de 25 millions de dollars.
Le fonds Spark Capital a dirigé cet investissement, valorisant l’entreprise à environ 200 millions de dollars avant l’investissement (pré-money) et à plus de 300 millions de dollars après (post-money), selon une personne ayant examiné les détails de l’opération et citée TechCrunch.
Des fondateurs issus de Google
MatX a été cofondée il y a deux ans Mike Gunter et Reiner Pope, tous deux anciens ingénieurs chez Google. Gunter a travaillé sur la conception des TPU (Tensor Processing Units), les puces d’IA développées Google, tandis que Pope a contribué au développement des logiciels d’IA pour les TPU.
Les deux fondateurs visent à répondre à la pénurie de puces optimisées pour les charges de travail d’IA. Selon eux, les puces de MatX sont spécialement conçues pour des charges de travail d’au moins 7 milliards de paramètres activés, et idéalement 20 milliards ou plus. Leur argument principal : des performances élevées à des coûts plus abordables.
Sur son site internet, MatX explique que ses puces se distinguent particulièrement dans les grands clusters grâce à un interconnect avancé, c’est-à-dire les voies de communication qui permettent aux puces d’IA de transférer des données efficacement.
Objectif : rivaliser avec Nvidia
Dans une interview accordée à Bloomberg, Gunter et Pope ont déclaré vouloir rendre leurs processeurs 10 fois plus performants que les GPU de Nvidia pour l’entraînement des modèles LLM et la livraison de résultats. Le mois dernier, The Information avait rapporté que MatX cherchait à lever entre 75 et 100 millions de dollars pour ce tour de financement.
Des investisseurs de renom
Lors de son tour d’amorçage annoncé en décembre dernier, MatX avait attiré des investisseurs influents dans le domaine de l’IA. Parmi eux figuraient Nat Friedman, ancien PDG de GitHub, et Daniel Gross, ancien responsable de la recherche et de l’IA chez Apple après le rachat de sa startup Cue en 2013. Friedman et Gross, qui investissent souvent ensemble, avaient soutenu MatX dès ses débuts. Gross a depuis cofondé une nouvelle entreprise d’IA, Safe Superintelligence, avec Ilya Sutskever, l’ancien scientifique en chef d’OpenAI.
Le boom des startups spécialisées dans les puces
Avec l’essor de l’IA et la demande croissante pour les processeurs de Nvidia, les startups concevant des puces connaissent un intérêt accru de la part des investisseurs. Groq, une autre startup dans ce domaine fondée Jonathan Ross, également ancien ingénieur TPU de Google, a vu sa valorisation tripler en quelques mois, passant de 1 milliard de dollars en avril à 2,8 milliards en août.
MatX s’inscrit ainsi dans une dynamique où les technologies de pointe en IA attirent des capitaux significatifs, avec l’ambition de bousculer les leaders établis comme Nvidia.