La critique externe s’occupe de tout ce qui concerne la forme extérieure du document, tout ce qui regarde le côté matériel.
On distingue dans cette critique externe plusieurs examens:
1. La critique de restitution (dite encore critique textuelle ou ecdotique):
On essaie de restituer le texte du document dans sa forme originale. Il s’agit donc de retrouver le texte d’origine, ou à défaut de l’original, le texte le plus proche de l’original.
Importance de cette critique:
La critique de restitution est importante car toute copie contient des fautes et ces fautes peuvent donner une signification différente du texte d’origine.
Ces fautes peuvent être :
- accidentelles: se produisent à l’insu du copiste. Elles peuvent avoir pour causes: manque d’attention,
fatigue, précipitation, mauvais état du modèle, difficulté de lecture (abréviations), erreur de ponctuation, etc..
Elles mènent à substituer des lettres, des syllabes ou des mots à
d’autres, à sauter une ligne, etC…
Exemples: Kingakati et Kingasani, avènement et événement, spectre et sceptre, sépulture et sculpture, Katumbi et Katumba. - de jugement: se font consciemment mais sans intention de fraude. Le copiste, de bonne foi, interprète le texte qu’il ne comprend pas ou qu’il juge trop obscur ou peu clair. Il le modifie, le corrige pour le rendre intelligible.
- volontaires : ont un but de fraude. Le copiste modifie à dessein un texte. Il peut soit ajouter un mot, un passage, soit supprimer des passages qui lui sont gênants (interpoler) ou encore interpréter un texte dans un sens qui lui convient davantage, conscient qu’il déforme la pensée de l’auteur.
2. La critique d’authenticité et de provenance
Cherche à établir la carte d’identité d’un document. Elle comporte deux volets
a) La critique d’authenticité:
Elle examine si le document est vrai ou faux, original ou une copie; si les indications qu’il donne de lui-même sont bien conformes à la vérité; s’il n’y a pas d’erreur ou de mensonge à ce sujet. Le document est-il réellement ce qu’il prétend être ? Cet examen peut avoir pour
b) La critique de provenance:
Elle examine l’histoire du document ou, mieux encore l’identité s’il est muet sur ce point. L’identité du document est tout ce qui concerne son origine, l’époque de la rédaction, l’endroit, le milieu où il a été conservé, les conditions dans lesquelles il a été rédigé, la matière et la forme de ce dernier, la manière dont il a été transmis jusqu’à nous.
La critique de provenance concerne surtout les sources littéraires anciennes où l’auteur n’est souvent pas désigné (ex. , la chanson de Roland, la Farce du Mettre Patelin). Encore une fois seuls les caractères externes (surtout l’écriture et l’ornementation du manuscrit) et internes (les variations dialectales, les stylos, les idées, les opinions..)
permettent de déterminer l’origine du document.
3. La critique d’originalité:
Il s’agit de savoir comment l’auteur a eu connaissance des faits qu’il décrit, s’il les a vécus ou non. Si l’auteur es un témoin direct, il offre un intérêt particulier. Sil est indirect mais indépendant, il mérite encore de retenir l’attention (eu égard à la valeur de ses sources). Sil a copié des œuvres conservées, il n’a aucune valeur.
La critique d’originalité intéresse surtout les sources littéraires et tout particulièrement celles du moyen age où les auteurs plagiaient facilement.